1 LâUnion europĂ©enne tente de poursuivre une politique mĂ©diterranĂ©enne depuis plus de 30 ans [1]. AprĂšs la chute de lâURSS cet objectif semblait Ă sa portĂ©e, la guerre du KoweĂŻt et le rapprochement israĂ©lo-palestinien la rendant prioritaire. Cette politique, passĂ© lâĂ©lan initial, est pourtant allĂ©e en sâaffaiblissant, jusquâĂ quasiment sâĂ©teindre. Aujourdâhui, une Europe dĂ©semparĂ©e regarde sombrer ou brĂ»ler un environnement rĂ©gional quâelle peine Ă comprendre, encore plus Ă aider. Jamais le fossĂ© nâa Ă©tĂ© plus profond entre les rives de la MĂ©diterranĂ©e alors que se dresse un mur physique et mental qui a pour nom terrorisme islamique, rĂ©fugiĂ©s et conflits. 2DĂšs les annĂ©es 1960 des accords de coopĂ©ration sont signĂ©s dâabord bilatĂ©ralement puis par zones occidentale, orientale avec les cas spĂ©ciaux de la Yougoslavie, de la Turquie et dâIsraĂ«l. Mais la guerre froide impose sa cĂ©sure les pays mĂ©diterranĂ©ens se rattachent peu ou prou Ă chacun des deux blocs, le statut non-alignĂ© » de certains dissimulant Ă peine leur inclination socialiste. LâOTAN et la vie flotte rĂšgnent sur le bassin tandis que la ve Eskadra soviĂ©tique sâattache Ă les challenger. Kadhafi, au pouvoir Ă partir de 1969, joue une partition indĂ©pendante, au fort potentiel de dĂ©stabilisation erga omnes, alors que le terrorisme palestinien mobilise lâattention de lâopinion internationale. 3Ă partir de 1991, la chute du mur de Berlin et la disparition de lâUnion soviĂ©tique rebattent les cartes. Au tout dĂ©but des annĂ©es 1990 une premiĂšre initiative est lancĂ©e Ă lâinitiative de lâEspagne et de lâItalie la ConfĂ©rence pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en MĂ©diterranĂ©e CSCM, Ă lâimitation de la CSCE qui deviendra OSCE. Mal prĂ©parĂ©e, trop ambitieuse, elle se perd dans les complexitĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes. La question palestinienne plane dĂ©jĂ sur les dĂ©bats. La France, brutalement douchĂ©e par son Ă©chec au Liban, tente de se relancer sur la MĂ©diterranĂ©e occidentale en crĂ©ant le Forum mĂ©diterranĂ©en Ă Tanger, axĂ© sur la culture, et un premier Processus 5+5. Informel et non contraignant, rĂ©servĂ© aux deux rives de la MĂ©diterranĂ©e de lâOuest avec les institutions europĂ©ennes et lâUnion du Maghreb arabe, ce dernier Ă©choue sur la mise sous embargo de la Libye et la guerre du KoweĂŻt. 4Lâinvasion du KoweĂŻt et la rĂ©ponse occidentale 500 000 hommes dĂ©ployĂ©s dans le Golfe crĂ©ent un maelström anti-occidental dans les pays arabes. Ă sa pĂ©riphĂ©rie, lâEurope voit, stupĂ©faite, des masses arabes crier leur haine devant des leaders dĂ©passĂ©s, alors que dĂ©filent en boucle les missiles de Saddam sur les nouveaux mĂ©dias mondialisĂ©s. LâĂ©lectrochoc incite les pays europĂ©ens Ă se mobiliser contre cette dĂ©rive des continents [2] ». En 1994, une communication de la Commission au Conseil fait un Ă©tat particuliĂšrement lucide de la situation et propose une politique ambitieuse [3]. 1995 lâannĂ©e de tous les espoirs 5 Le succĂšs fut au rendez-vous Ă Barcelone les 27 et 28 novembre 1995. La salutaire peur europĂ©enne, lâintĂ©rĂȘt bien partagĂ© des leaders mĂ©diterranĂ©ens, et les accords dâOslo signĂ©s lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, convergent vers la signature dâun texte ambitieux, dessinant une communautĂ© de destin entre lâEurope en formation et les pays riverains Mauritanie, Jordanie et Palestine incluses mais sans la Libye â une partie de ces pays Ă©tant engagĂ©s dans un processus dâadhĂ©sion Chypre, Malte, Turquie. 6Le texte prĂ©voyait trois volets de coopĂ©ration [4] 1 Le Partenariat politique et de sĂ©curitĂ© » ambitionnait de crĂ©er un espace commun de paix et de sĂ©curitĂ© », et proposait pour plate-forme le rĂšglement pacifique des conflits, la rĂ©duction des armements, le renoncement au terrorisme et la lutte contre la prolifĂ©ration. 2 Le volet Ă©conomique et financier » annonçait une grande politique Ă©conomique fondĂ©e sur des aides financiĂšres substantielles aux Ătats du Sud et de lâEst en Ă©change de rĂ©formes administratives, douaniĂšres et financiĂšres de type libĂ©ral, et la mise en Ćuvre, Ă lâhorizon 2020, dâune zone mĂ©diterranĂ©enne de libre-Ă©change ». 3 Le dernier volet, attrape-tout », touchait aux domaines politique et social, mĂȘlant Ă©volution des droits de la femme, Ă©lections libres, progression dĂ©mocratique et dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ© civile. Cette derniĂšre dimension fut le parent pauvre du projet. 7Ce Partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en PEM sâinscrivait dans le mouvement de la mondialisation libĂ©rale, recoupant les idĂ©es dâun Shimon PĂ©rĂšs qui, avec son concept de New Middle East, plaidait pour une intĂ©gration Ă©conomique du Proche et Moyen-Orient marginalisant de facto les problĂšmes politiques lâUE endossa cette vision. Lâassassinat dâItzhak Rabin le 4 novembre 1995 mit un terme au processus de paix et tua dans lâĆuf cette dynamique. 8Cette mĂȘme annĂ©e, lâOTAN lançait Ă lâinitiative de lâEspagne et de lâItalie son dialogue mĂ©diterranĂ©en ». Il sâagissait de ne pas laisser lâinitiative Ă la seule UE. Mais ce partenariat nâincluait que certains Ătats mĂ©diterranĂ©ens pays du Maghreb francophone, Ăgypte, Jordanie, IsraĂ«l et se limitait Ă lâinformation, Ă la formation, et Ă des mesures de transparence association aux manĆuvres. De Charybde en Scylla 9 En 1999, Paris tente de relancer le projet de Charte mĂ©diterranĂ©enne annoncĂ© dans la DĂ©claration de Barcelone [5]. Ce texte, symbolique, eĂ»t marquĂ© lâindivisibilitĂ© de destin entre Europe et MĂ©diterranĂ©e, dĂ©limitant un espace conjoint de sĂ©curitĂ© et de stabilitĂ© il ne fut pas signĂ©, la crise continuant au Proche-Orient. 10Le dixiĂšme anniversaire du Partenariat, en 2005, Ă Barcelone mĂȘme, confirma sa paralysie. Le blocage traduisait une double rĂ©alitĂ©. Les pays du Sud, au-delĂ du contentieux avec IsraĂ«l, Ă©taient insatisfaits des rĂ©sultats obtenus quelle que fĂ»t leur responsabilitĂ© en la matiĂšre et affichaient une incomprĂ©hension â rĂ©elle ou feinte â des objectifs europĂ©ens, notamment depuis le lancement en 2003 de la Politique de voisinage. Lâappropriation » du partenariat par le Sud avait Ă©chouĂ©. Seul point positif le programme financier MEDA et les accords bilatĂ©raux avaient reprĂ©sentĂ© un soutien significatif Ă certains Ătats, et les programmes de coopĂ©ration nouĂ© des liens forts, sous-tendus par des centaines de micro-coopĂ©rations. Mais la paralysie Ă©tait telle que la Commission intitulait sa communication sur le PEM dix ans aprĂšs son lancement Passer aux actes. [6] » 11Lâambition du PEM avait Ă©tĂ© remarquable dans sa triple dimension mais elle nâavait pu surmonter les crises notamment lâaffaire israĂ©lo-palestinienne pour imposer un cadre gĂ©nĂ©rique de coopĂ©ration. Et le lancement en 2003 de la Politique de voisinage rendait illisible le projet de lâUE en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre de proximitĂ©. Mais y en avait-il un ? Lâoutil Ă©galisateur de la Politique de voisinage la fin dâune ambition rĂ©gionale ? 12 Pour rĂ©pondre Ă la diversitĂ© de ses pĂ©riphĂ©ries, lâUE mit en place Ă partir de 2003 le cadre politico-juridique de la Politique de voisinage PEV. Lâapproche avait pour intĂ©rĂȘt de normaliser la dĂ©marche de coopĂ©ration de lâUnion. Le rĂ©fĂ©rentiel reprenait la philosophie politique et Ă©conomique de lâEurope et certains critĂšres en matiĂšre de sĂ©curitĂ© essentiellement contre le terrorisme et la prolifĂ©ration. Les Ătats partenaires devaient adhĂ©rer Ă ce corpus pour bĂ©nĂ©ficier de lâaide europĂ©enne. Mais cette dimension thĂ©orique se concrĂ©tisait dans des points trĂšs pratiques mise en conformitĂ© des lĂ©gislations, rĂ©forme des administrations, fiscalitĂ©, douanes, etc. 13La PEV sâarticulait alors autour de trois concepts lâappropriation, la diffĂ©renciation sĂ©lective spĂ©cificitĂ© de chaque pays et la conditionnalitĂ© ; lâaide est subordonnĂ©e Ă certains progrĂšs ou comportements [7]. 14La principale qualitĂ© de la PEV fut dâĂ©galiser pour tout Ătat pĂ©riphĂ©rique les conditions dâaccĂšs Ă la coopĂ©ration europĂ©enne ; mais cette qualitĂ© fut vĂ©cue aussi comme son dĂ©faut principal. On lui reprocha de nier les spĂ©cificitĂ©s nationales et rĂ©gionales, et de considĂ©rer que lâUkraine valait le Maroc, et la Moldavie la Tunisie. Cette politique fut perçue comme ignorant les processus historiques de coopĂ©ration et les liens particuliers Ă©tablis de longue date. Les optimistes voyaient dans la PEV lâapprofondissement de Barcelone et la concrĂ©tisation des exigences de lâUE rĂ©sultats politiques et Ă©conomiques contre financements. Les pessimistes pressentaient au contraire la fin dâune dĂ©marche multilatĂ©rale assez unique le Partenariat, qui incluait lâidĂ©e dâun destin partagĂ©, la notion de co-dĂ©veloppement, et lâaffirmation dâune spĂ©cificitĂ© mĂ©diterranĂ©enne plongeant ses racines dans lâhistoire. 15Lâambition du PEM sâest en dĂ©finitive diluĂ©e dans les relations bilatĂ©rales peu dynamiques, et la PEV fut perçue par le Sud comme un moyen dâĂ©liminer le Partenariat et sa dimension politique. Paradoxalement, câest pour mieux reprendre en compte cette derniĂšre spĂ©cificitĂ© que la France sâattacha Ă achever le Partenariat, pour lui substituer une nouvelle ambition lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e. LâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e une bonne idĂ©e fracassĂ©e 16 Parvenu au pouvoir, Nicolas Sarkozy faisait de lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e un des principaux chevaux de bataille de sa politique extĂ©rieure. Candidat, il avait posĂ© Ă Toulon le 7 fĂ©vrier 2007 les bases dâune Union mĂ©diterranĂ©enne [8]. AprĂšs un dĂ©marrage contrariĂ© par des erreurs de communication, notamment vis-Ă -vis de lâAllemagne et de lâUnion europĂ©enne, le nouveau projet a fixĂ© le 13 juillet Ă Paris ses axes de travail et dâaction ; puis, Ă la confĂ©rence des ministres des Affaires Ă©trangĂšres Ă Marseille les 3 et 4 novembre 2009, les prĂ©mices de sa structure [9]. 17Les discours du prĂ©sident français proposant une nouvelle initiative en MĂ©diterranĂ©e Toulon, puis Tanger partaient dâune critique radicale du Partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en, et du caractĂšre bureaucratique et euro-orientĂ© du processus engagĂ© en 1995. La proposition française Ă©tait de lui substituer une initiative politique marquant lâĂ©galitĂ© des partenaires des deux rives, et rĂ©alisant rapidement des projets concrets [10]. 18Porteuse dâune rĂ©elle attente, lâUPM fut victime de ses propres sous-entendus, et de sa construction idĂ©ologique. Dans lâesprit de ses concepteurs figurait lâidĂ©e â consciente ou non â dâune MĂ©diterranĂ©e telle quâimaginĂ©e par le Second Empire â rencontre de la latinitĂ© et de lâarabitĂ© â, maintenue jusque dans les annĂ©es 1960 pour dĂ©fendre la colonisation, et qui nâest dâailleurs pas Ă©trangĂšre Ă Barcelone 95 [11]. Cette vision constituait en rĂ©alitĂ© pour la France une soupape de sĂ©curitĂ©, lâespace continental Ă©tant verrouillĂ© par lâAllemagne notamment â il sây ajoutait en lâoccurrence au dĂ©but du xxie siĂšcle une forte dose dâanti-europĂ©anisme. La premiĂšre version du projet â contre tout rĂ©alisme â Ă©liminait lâAllemagne et lâUnion europĂ©enne, oubliant que le voisin dâoutre-Rhin avait jouĂ© un rĂŽle majeur dans lâappropriation du processus de Barcelone par lâEurope du Nord en 1995, et que lâUE payait⊠Qui plus est, il paraissait un peu trop clair que lâaffaire avait Ă©tĂ© aussi montĂ©e pour sortir la Turquie dâune dynamique dâadhĂ©sion, et la confiner Ă un espace mĂ©diterranĂ©e limitĂ©. Ankara, qui avait compris la manĆuvre, se dĂ©chaĂźna contre le projet. Il sâagissait enfin dâopposer la collectivitĂ© dâĂtats souverains, rĂ©unis dans une organisation multilatĂ©rale classique, au supposĂ© modĂšle bureaucratique intĂ©grateur et directif de lâUE. 19 LâUPM, caisse de rĂ©sonnance des blocages de la rĂ©gion 20Lâavalanche des critiques et la dĂ©couverte de la dure rĂ©alitĂ© des rapports de force firent reculer la prĂ©sidence française, qui rĂ©intĂ©gra tout le monde dans le projet y compris la Ligue arabe, non initialement prĂ©vue. Mais une autre difficultĂ© pointait immĂ©diatement, le prĂ©sident français ayant imprudemment promis les mĂȘmes responsabilitĂ©s Ă plusieurs des principaux leaders maghrĂ©bins⊠La France se replia donc vers des appuis plus orientaux le prĂ©sident Moubarak assumera la premiĂšre co-prĂ©sidence, et Bachar Al-Assad sera invitĂ© aux festivitĂ©s du 14 Juillet, le premier secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă©tant confiĂ© Ă un Jordanien. 21Les rĂ©sultats de ce nouveau montage ne se firent pas attendre et le processus politique fut bloquĂ© suite Ă la guerre de dĂ©cembre 2008 contre le Hamas Ă Gaza. Comme redoutĂ©, lâUPM se transforma en caisse de rĂ©sonance de toutes les rĂ©criminations politiques de la rĂ©gion. La nouvelle institution devait pourtant en principe prendre son essor sur six projets concrets » mobilisateurs la dĂ©pollution de la MĂ©diterranĂ©e, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour rĂ©pondre aux catastrophes naturelles, une universitĂ© euro-mĂ©diterranĂ©enne, lâĂ©nergie solaire, et une initiative mĂ©diterranĂ©enne de dĂ©veloppement des affaires. » Mais la politique ne se marginalise pas si aisĂ©ment. 22Ce qui Ă©tait devenu le Partenariat euromĂ©diterranĂ©en/Union pour la MĂ©diterranĂ©e lors de la confĂ©rence de lancement du 15 juillet 2008 Ă Paris avait affichĂ© des ambitions. La question financiĂšre Ă©tait primordiale. Or, pour la Commission europĂ©enne, il Ă©tait hors de question dâutiliser les fonds de la Politique de voisinage et, trĂšs vite, lâappel aux fonds souverains du Golfe et notamment du Qatar devait se heurter aux rĂ©alitĂ©s de la crise Ă©conomique et financiĂšre mondiale. DĂšs son lancement, la nouvelle organisation trouvait donc ses limites budgĂ©taires. 23LâUPM, qui devait ĂȘtre la grande organisation mobilisatrice du projet euro-mĂ©diterranĂ©en, nâest plus aujourdâhui que la gestionnaire dâune vingtaine de projets â honorables mais limitĂ©s. La montagne, du fait des erreurs majeures de ses concepteurs, a accouchĂ© dâune souris. Le choc des rĂ©volutions arabes la fin dâun modĂšle 24 Les rĂ©volutions et autres mouvements de transformation des rives sud et est de la MĂ©diterranĂ©e prirent de court lâUnion europĂ©enne, comme ses Ătats membres. Le modĂšle de coopĂ©ration qui sĂ©tait mis en place depuis 1995, renforcĂ© par lâUPM, reposait sur des liens Ă©troits avec les leaders autoritaires du monde arabe, qui garantissaient la stabilitĂ© du systĂšme. Avec leur sortie forcĂ©e, le modĂšle de stabilitĂ© autoritaire disparaissait dâun coup. LâUnion europĂ©enne, fortement choquĂ©e par la crise Ă©conomique et financiĂšre, se retrouvait spectatrice muette dâun tremblement de terre massif Ă sa porte. Lâappel aux processus dĂ©mocratiques et la conscience des difficultĂ©s Ă©conomiques Ă venir Ă©taient dĂ©sormais les leitmotivs dâune Ă©poque incertaine [12]. Il fallut attendre le rĂ©examen de la Politique europĂ©enne de voisinage » de novembre 2015, pour assister Ă une prise en compte officielle des bouleversements qui embrasaient tant lâEst europĂ©en BiĂ©lorussie, GĂ©orgie, Ukraine, etc. que les pays arabes [13]. 25Le texte prend la mesure du changement Au cours des douze derniĂšres annĂ©es, nombre de pays entourant lâUE ont connu des changements radicaux. Certains de ces changements ont Ă©tĂ© positifs des acteurs locaux ont pris des mesures en vue dâengager des rĂ©formes pour instaurer lâĂ©tat de droit et la justice sociale et renforcer lâobligation de rendre des comptes, lâattribution du prix Nobel de la paix au quatuor tunisien en Ă©tant lâillustration. Dans le mĂȘme temps, les confits, lâessor des extrĂ©mismes et du terrorisme, les violations des droits de lâhomme et dâautres dĂ©fis posĂ©s au droit international, ainsi que les bouleversements Ă©conomiques ont entraĂźnĂ© un afflux de rĂ©fugiĂ©s. Tout cela a laissĂ© des traces Ă travers lâAfrique du Nord et le Proche-Orient, comme en tĂ©moignent le lendemain des printemps arabes et la montĂ©e en puissance de lâEEIL Ătat islamique en Irak et au Levant/Daech. [14] » 26La communication souligne aussi lâinterdĂ©pendance » entre lâUE et sa pĂ©riphĂ©rie et prĂȘche pour la mise en Ćuvre de partenariats plus efficaces ». Pour y parvenir, les instances communautaires prĂ©conisent les mĂȘmes recettes bonne gouvernance, marchĂ©s ouverts, croissance et dĂ©veloppement Ă©conomique sans exclusive. RĂ©cent est lâaccent mis sur la sĂ©curitĂ©, qui sâimpose dĂ©sormais comme un sujet non seulement majeur mais pratique et opĂ©rationnel Intensification avec nos partenaires des travaux en matiĂšre de rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ©, de prĂ©vention des conflits et dâĂ©laboration de stratĂ©gies de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, dans le respect absolu du droit international sur les droits de lâhomme. [15] » 27Ces considĂ©rations se trouvaient dĂ©jĂ dans Barcelone 95. La nouvelle PEV propose dâagir concrĂštement sur la prĂ©vention des conflits, au moyen de procĂ©dures dâalerte prĂ©coce alliĂ©es Ă des mesures prĂ©ventives Ă©galement prĂ©coces, et au renforcement de la capacitĂ© des partenaires Ă cet Ă©gard [16] ». Lâinsistance sur la rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ© RSS vise Ă faire Ă©voluer le rĂŽle des armĂ©es vers plus de professionnalisme. On insiste Ă©galement sur le soutien Ă la lutte contre la prolifĂ©ration NRBC, contre le radicalisme, et sur le soutien spĂ©cifique Ă la jeunesse ; sur la lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e ; sur la relance de la PSDC et la mise en place de partenariats ; sur la gestion de crises de toutes natures sanitaires, naturelles ou industrielles par le renforcement de la coopĂ©ration des protections civiles ; enfin sur une coopĂ©ration accrue concernant les migrations et les rĂ©fugiĂ©s, avec la mise en Ćuvre dâune approche intĂ©grĂ©e » assurant le contrĂŽle aux frontiĂšres et lâinsertion des migrants rĂ©guliers. Plus intĂ©ressant, le texte souligne la nĂ©cessitĂ© de prendre en compte les zones pĂ©riphĂ©riques qui influent sur la sĂ©curitĂ© de lâespace euro-mĂ©diterranĂ©en â notamment le Golfe, le Sahel ou la mer Noire [17]. Le texte met enfin en avant un rĂŽle accru pour lâUPM dans le soutien apportĂ© Ă la coopĂ©ration entre voisins du Sud ». 28Le document souligne que lâUE a engagĂ© 15 milliards dâeuros sur la pĂ©riode 2014-2020 pour contribuer Ă la stabilisation de son voisinage somme considĂ©rable pour un temps de disette. La question demeure de lâimpact rĂ©el de ces financements en faveur de la stabilitĂ© recherchĂ©e. La nouvelle politique mĂ©diterranĂ©enne de lâUE une grande stratĂ©gie ? 29 En juin 2016, au terme dâun long cheminement et dâinnombrables allers et retours, la nouvelle stratĂ©gie globale pour la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de lâUnion europĂ©enne » a vu le jour, sous le titre Vision partagĂ©e, action commune une Europe plus forte. [18] » Ce texte sâintĂ©resse Ă©videmment Ă la MĂ©diterranĂ©e Une MĂ©diterranĂ©e, un Moyen-Orient et une Afrique paisibles et prospĂšres », reprenant globalement les considĂ©rations dĂ©veloppĂ©es au profit de la politique de voisinage rĂ©novĂ©e. 30LâUE prend acte du tourbillon » de crise sans doute ouvert pour des dĂ©cennies. Il sâagit donc de dĂ©velopper des stratĂ©gies propres rĂ©solution des conflits et dĂ©veloppement des droits de lâhomme pour faire face Ă la menace terroriste, au dĂ©fi dĂ©mographique, aux migrations et au changement climatique, et de saisir les opportunitĂ©s pour une prospĂ©ritĂ© partagĂ©e ». La rĂ©solution des conflits aura pour prioritĂ© la Syrie, la Libye et le conflit israĂ©lo-palestinien â sur la base de la solution Ă deux Ătats, et des lignes dâarmistice de 1967 [19]. 31Cette stratĂ©gie constate avec rĂ©alisme le dĂ©ficit de dynamique des organisations rĂ©gionales ad hoc. LâUE favorisera dĂšs lors une coopĂ©ration multilatĂ©rale fonctionnelle », censĂ©e faire le pont avec les autres organisations. Cette coopĂ©ration pratique », conduite via lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e, sâoccupera plus spĂ©cifiquement des trafics, de la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres, du contre-terrorisme, de la non-prolifĂ©ration, de lâeau et de la sĂ©curitĂ© alimentaire, de lâĂ©nergie et du climat, des infrastructures, et du management des dĂ©sastres [20]. La Turquie campe Ă©galement au cĆur des prĂ©occupations, Ă travers lâancrage Ă la dĂ©mocratie » du pays, et la poursuite du processus dâadhĂ©sion » que lâon sait pourtant problĂ©matique. 32 Une ouverture vers le Golfe et le Sahel 33Lâouverture vers le Golfe et la bande saharo-sahĂ©lienne est intĂ©ressante elle Ă©tait dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e dans la PEV rĂ©novĂ©e. Elle est en rĂ©alitĂ© une redĂ©couverte du Partenariat stratĂ©gique avec la MĂ©diterranĂ©e et le Moyen-Orient adoptĂ© par le Conseil europĂ©en le 14 juin 2004, texte remarquable dont les propositions avaient pourtant tout de suite Ă©tĂ© passĂ©es par pertes et profits [21]. LâUE suggĂšre donc un dialogue avec lâIran et le Conseil de coopĂ©ration du Golfe CCG, et souligne les interconnections incontournables avec le Sahel dâune part, la Corne de lâAfrique de lâautre â la lutte contre le terrorisme et les droits de lâhomme sâimposant ici comme des sujets centraux. 34Les pages sur la MĂ©diterranĂ©e Ă©largie ne se distinguent guĂšre par leur novation ou leur dynamique Ă©cho de la difficultĂ© Ă sâaccorder lors de la rĂ©daction⊠La stratĂ©gie globale reflĂšte, par son caractĂšre lĂ©nifiant, la crise majeure que connaĂźt aujourdâhui lâUE. Le maĂźtre-mot de la version anglaise est join-up â traduit par concertation [22] ». Concertation entre Ătats membres, concertation avec les partenaires si le dialogue est certes nĂ©cessaire, lâomniprĂ©sence de ce terme nâen dĂ©nonce pas moins quelque dĂ©sarroi face aux modalitĂ©s de lâaction. La stratĂ©gie de lâUE doit, au final, ĂȘtre crĂ©dible » ce qui est bien le moins, et rĂ©active » et non active. 35Faute dâune vĂ©ritable dynamique interne et dâun accord sur les buts stratĂ©giques et les moyens dây parvenir, la stratĂ©gie se contente dâun catalogue. Comment imposer une vision vers lâextĂ©rieur quand la cohĂ©sion interne est absente [23] ? Et pourtant jamais la situation nâa Ă©tĂ© si mauvaise. Comme le souligne le texte le terrorisme, les masses de rĂ©fugiĂ©s, les conflits, font basculer la MĂ©diterranĂ©e dans une situation nouvelle â au moins pour sa partie orientale et pour le Sahel. Et dâune certaine maniĂšre, le Maghreb francophone est pris en Ă©tau entre ces deux zones crisogĂšnes et leur cortĂšge de violence. Et ça ne devrait pas sâarranger⊠36 Quel bilan pour ces vingt annĂ©es de coopĂ©ration contrariĂ©e ? On ne peut que regretter les occasions manquĂ©es. Quand Nicolas Sarkozy, dans un accĂšs de lyrisme, sâĂ©criait Câest ici que tout se gagnera ou câest ici que tout se perdra », il nâavait pas tort. 37La coopĂ©ration mĂ©diterranĂ©enne sâest heurtĂ©e Ă deux logiques contradictoires de la part de lâUnion europĂ©enne celle de lâassimilation limitĂ©e ou rĂ©duite aux acquĂȘts PEV, et celle de la sĂ©curitĂ© Ă tout prix associĂ©e au libĂ©ralisme dominant PEM-UPM. 38DeuxiĂšmement le projet global sâest heurtĂ© au refus de la primautĂ© du politique. Le conflit israĂ©lo-palestinien, mais aussi le conflit du Sahara occidental, le conflit de Chypre avaient beau ĂȘtre chassĂ©s par la porte, ils revenaient par la fenĂȘtre. Chaque drame paralysant un peu plus la situation politique et les tentatives dâune coopĂ©ration globale qui ne pouvait en rester quâau stade technique. 39TroisiĂšmement, le projet euro-mĂ©diterranĂ©en sâest construit, cĂŽtĂ© UE, sur lâadhĂ©sion au modĂšle de stabilitĂ© autoritaire » dĂ©crit en son temps par Hubert VĂ©drine. Autrement dit, câest par le marchandage avec les rĂ©gimes autoritaires que lâUE achetait sa sĂ©curitĂ©. Ce choix implicite a eu pour effet dâaveugler les EuropĂ©ens sur les modĂšles rĂ©pressifs en place â confortĂ©s par le blanc-seing amĂ©ricain antiterroriste dans lâaprĂšs 11 Septembre. DâoĂč le renforcement souterrain dâune opposition invisible surtout Ă qui ne voulait voir, qui profita aux plus structurĂ©s les mouvements islamiques essentiellement la mouvance des FrĂšres musulmans, puis les djihadistes. 40LâUPM aurait pu ĂȘtre la grande relance quâappelait la dynamique euro-mĂ©diterranĂ©enne. Mais la multiplication des erreurs la tentative de marginalisation de lâAllemagne et de lâUE notamment et la bataille des egos dirigeants outre-MĂ©diterranĂ©e tua lâinitiative dans lâĆuf. CĂŽtĂ© OTAN, le Dialogue mĂ©diterranĂ©en auquel il faut adjoindre lâInitiative de coopĂ©ration dâIstanbul, qui ouvre le dialogue avec le Moyen-Orient et le Golfe reste limitĂ© par sa nature mĂȘme sa dimension dĂ©fense, et la prĂ©sence dâIsraĂ«l [24]. Seul semble surnager le processus 5+5, relancĂ© en 2001 aprĂšs 10 ans dâatonie. Ce dialogue, par son caractĂšre informel, trouve grĂące auprĂšs de lâensemble de ses participants et permet une rĂ©flexion utile sur le terrorisme, la sĂ©curitĂ© maritime et dâautres sujets [25]. Mais une fois encore la dimension politique en est absente. 41La MĂ©diterranĂ©e se retrouve une nouvelle fois sans vision [26]. Aujourdâhui si le constat de lâUE est lucide, comme semblent le montrer les textes, on voit mal Ă©merger une vĂ©ritable dynamique. LâUE donne lâimpression de nâavoir pas pris la mesure de lâintensitĂ© de la situation, et de continuer avec les instruments du passĂ©. 42 La MĂ©diterranĂ©e une fois de plus sans vision 43Ă sa dĂ©charge, les rĂ©actions des pays du Sud et de lâEst mĂ©diterranĂ©ens hors zones de guerre ne peuvent rendre optimistes sur lâĂ©tablissement dâun dialogue fructueux. IsraĂ«l continue de se bunkĂ©riser ». LâĂgypte se replie sur ses problĂšmes ; la Tunisie se perd dans des manĆuvres politiciennes ; lâAlgĂ©rie subit la crise des hydrocarbures avec un exĂ©cutif atone. Seul le Maroc sâaccroche politiquement et Ă©conomiquement par un compromis historique avec les islamistes. La rĂ©gion arabe frappe par un paradoxe permanent. On y assiste Ă un mouvement de transformation massif et de longue durĂ©e â y compris par la violence â de lâĂtat et de la sociĂ©tĂ©, ouvert en 2011, oĂč lâĂtat islamique et Al-QaĂŻda jouent leur partition, et oĂč des disparitions dâĂtats semblent dĂ©sormais possibles. Ce mouvement nâĂ©pargne et nâĂ©pargnera personne. De lâautre cĂŽtĂ©, les Ătats qui tiennent » demeurent marquĂ©s par leur immobilisme, et les rĂ©formes structurelles restent Ă mi-guĂ©. La rĂ©gion apparaĂźt comme pĂ©trifiĂ©e, incapable quâelle est dâimaginer un nouveau modĂšle de dĂ©veloppement qui lui permettrait de sortir de la quasi-stagnation oĂč elle est plongĂ©e depuis les annĂ©es 1980. 44Face Ă elle, lâAsie a explosĂ©. Vingt ans aprĂšs la DĂ©claration de Barcelone, la convergence Ă©conomique nâest pas au rendez-vous autour de la MĂ©diterranĂ©e. La vision euro-mĂ©diterranĂ©enne reste une illusion faute de systĂšmes productifs dynamiques, de bureaucraties efficaces et dâĂ©lites porteuses, alors que le terrorisme et les rĂ©fugiĂ©s accĂ©lĂšrent le repli europĂ©en. La libĂ©ralisation Ă©conomique entamĂ©e dans le cadre de lâajustement structurel et du cadre de Barcelone â inĂ©gale selon les pays â nâa guĂšre bĂ©nĂ©ficiĂ© aux populations. De mĂȘme, les inĂ©galitĂ©s persistent, quand elles ne se creusent pas encore, entre secteurs protĂ©gĂ©s et secteurs traditionnels notamment les campagnes â ceci influant sur la dĂ©tĂ©rioration du cadre politique, et favorisant lâislamisme. Pourtant, la mondialisation de ces Ă©conomies est une rĂ©alitĂ©. Les entreprises chinoises ratissent certains marchĂ©s mĂ©diterranĂ©ens. Mais lâĂ©lĂ©ment moins connu est la liaison dĂ©sormais de plus en plus forte avec les Ă©conomies du Golfe, dont les investissements, mais aussi lâaide, se substituent progressivement Ă la prééminence passĂ©e de lâUE⊠Jeter le bĂ©bĂ© avec lâeau du bain ? 45 Penser que tout fut nĂ©gatif dans ces 20 annĂ©es de coopĂ©ration â comme le proclamaient les inventeurs de lâUPM â serait une erreur majeure. La vĂ©ritable force du PEM a rĂ©sidĂ© dans le formidable rĂ©seau de solidaritĂ© qui sâest mis en place autour de la MĂ©diterranĂ©e. Des milliers de programmes sont actifs, qui structurent un espace de coopĂ©ration touchant toutes les strates sociales et Ă©conomiques, du grand projet dâinfrastructure au micro-projet. Les succĂšs modestes du PEM tiennent Ă ces petits programmes. Le Partenariat, quelles que soient les formes empruntĂ©es, est dâabord un ensemble de rĂ©seaux liant les hommes, les pays, les rives. Dans ce schĂ©ma, le programme MEDA a jouĂ© un rĂŽle inapprĂ©ciable 10 milliards engagĂ©s entre 1995 et 2006 sans compter les prĂȘts. La PEV a pris le relais [27]. La pĂ©rennisation de ces moyens est aussi un enjeu de taille dans la bataille idĂ©ologique contre lâĂtat islamique et ses Ă©pigones. 46La politique mĂ©diterranĂ©enne de lâUE et des riverains reste Ă construire. Mais les reconfigurations gĂ©opolitiques en cours doivent ĂȘtre prises en compte. Hors les pays en guerre, les riverains ont un rĂŽle essentiel Ă jouer dans la lutte contre le djihadisme et, chacun avec ses moyens, dans la lutte contre lâimmigration illĂ©gale. Ce qui veut dire que la frontiĂšre mĂ©diterranĂ©enne sâest dĂ©placĂ©e au Sahara. Câest pour cela que lâUE doit dĂ©sormais engager une politique active et non rĂ©active » en direction des zones conflictuelles pĂ©riphĂ©riques. On ignore trop que la Jordanie a Ă©tĂ© blessĂ©e du confortable accord passĂ© avec la Turquie sur la maĂźtrise des rĂ©fugiĂ©s, alors quâAmman assume la plus grosse charge du problĂšme, avec des moyens Ă sa mesure. Au Sahel, la France fait la guerre seule ; et ce nâest plus acceptable. 47Dans un texte citĂ© plus haut [28], on relevait que la coopĂ©ration euro-mĂ©diterranĂ©enne avait Ă©chouĂ© sur trois mythes le paradis perdu » dâune fausse unitĂ© nĂ©o-braudelienne, qui nâa jamais existĂ© ; Al-Andalus » et lâimage dâune coexistence pacifique et fĂ©conde des mondes et des religions, alors que le terme a des sens diffĂ©rents sur chaque rive ; et le New Middle East, ou la fiction de la paix par lâĂ©conomie. 48Du sang, des larmes, des conflits, du terrorisme, Ă©mergera peut-ĂȘtre une vĂ©ritable politique lucide. Elle demanderait Ă chacun de balayer devant sa porte, et dâaller vite les portes de lâEurope se referment Ă grande vitesse, et le repli sur soi, qui fait de lâautre un ennemi, est en marche. La crise europĂ©enne qui a commencĂ© avec la GrĂšce et se poursuit avec le Brexit est peut-ĂȘtre lâoccasion dâune remise Ă plat des objectifs, et une opportunitĂ© pour une action prioritaire et concrĂšte en direction du Sud. Krisis, en grec, veut bien dire dĂ©cision », nâest-ce pas ? Notes [1] 1972, lancement de la Politique mĂ©diterranĂ©enne globale PMG Ă vocation exclusivement Ă©conomique. [2] Selon les mots dâHenri Regnault. [3] Communication de la Commission au Conseil dâEssen, octobre 1994 Renforcement de la politique mĂ©diterranĂ©enne de lâUnion europĂ©enne Ă©tablissement dâun partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en », 10-94 427, du 25 octobre 1994, Bulletin de lâUnion europĂ©enne 2/95. [4] Voir texte intĂ©gral sur . [5] Voir Daguzan, La Charte pour la paix et la stabilitĂ© un socle concret pour la maison commune euro-mĂ©diterranĂ©enne », STRADEMED, Euro-MĂ©diterranĂ©e 1995-1999, premier bilan du Partenariat, FMES, Toulon, 2000, p. 111-122. [6] Communication de la Commission au Conseil et au Parlement europĂ©en sur la prĂ©paration de la confĂ©rence des ministres des Affaires Ă©trangĂšres de Tampere 27 et 28 novembre 2006. Le partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en passer aux actes, Bruxelles, le 25 octobre 2006 COM final. [7] Voir E. Lannon dir., The European Neighbourhood Policyâs Challenges/Les dĂ©fis de la politique europĂ©enne de voisinage, Cahiers du CollĂšge dâEurope, Bruxelles, European Inter university Press-Peter Lang, 2011. [8] [9] AFP, Reuters, LâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e officiellement lancĂ©e », Le Monde, 13 juillet 2008, disponible sur . [10] Voir D. Schmid, La politique mĂ©diterranĂ©enne de lâUE, au risque de lâUPM, VII Seminario internacional sobre Seguridad y Defensa en el Mediterraneo, Conflictos regionales y estrategias de seguridad, Eduard Soler i Lecha et Fadela Hilali dir., CIDOB, Barcelone, 2009, p. 37. [11] Voir Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », Dossier coordonnĂ© par Beaurepaire Recompositions gĂ©opolitiques en MĂ©diterranĂ©e un dĂ©fi pour les Mediterranean Studies », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, n° 89, 2014, p. 65. [12] The EU Response to the Arab Spring », Washington The Brookings Institution, Bruxelles, 12 juillet 2011, A 276/11, 5 p., disponible sur . [13] Communication conjointe au Parlement europĂ©en, au Conseil, au ComitĂ© Ă©conomique et social et au ComitĂ© des RĂ©gions, Bruxelles, le 18 novembre 2015, JOIN 2015 50 final, 25 p. [14] Ibid. p. 2 [15] Ibid. p. 3. [16] Ibid. p. 4. [17] Ibid. p. 22. [18] Shared Vision, Common Action A Stronger Europe â A Global Strategy for the European Unionâs Foreign and Security Policy, juin 2016, 54 p., disponible sur . [19] Objectif dĂ©sormais physiquement irrĂ©alisable mais symbolique. [20] Communication conjointe au Parlement europĂ©en, au Conseil, au ComitĂ© Ă©conomique et social et au ComitĂ© des RĂ©gions, Bruxelles, le 18 novembre 2015, JOIN 2015 50 final, p. 35. [21] Cette nĂ©cessitĂ© absolue de penser en terme dâinterconnexions a Ă©tĂ© dĂ©fendue avec acharnement, voir notamment, Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », op. cit. SĂ©curitĂ© et dĂ©fense de lâUE, Textes fondamentaux 2004 », vol. 5, Cahiers de Chaillot n° 75, fĂ©vrier 2005, disponible sur , p. 136. [22] Become More Joined-Up », p. 49. SynthĂšse en français, SN 10193/16, p. 5. [23] T. Schumacher, Back to the Future The âNewâ ENP towards the Southern Neighbourhood and the End of the Ambition », CEPOB, n° 1, 16, p. 3, disponible sur . [24] Voir notamment A. Benantar, Repenser les relations OTAN-Maghreb perspectives et limites dâun dispositif rĂ©gional de sĂ©curitĂ© limitĂ© au Maghreb ? » et Samaan, Le Dialogue mĂ©diterranĂ©en Ă lâĂ©preuve du Printemps arabe » in B. SaĂŻdy dir., LâOTAN et le Maghreb, Paris, LâHarmattan/FRS, 2014. [25] Ce dialogue est organisĂ© en rencontre de chefs dâĂtats rares, et ministĂ©rielles rĂ©guliĂšres. Dans le domaine de la dĂ©fense, les chefs dâĂ©tat-major se rencontrent dĂ©sormais et, cĂŽtĂ© intĂ©rieur, outre le terrorisme, les sujets concernent la criminalitĂ© organisĂ©e et lâimmigration illĂ©gale. Les autres dimensions sont lâĂ©ducation, lâeau, lâenvironnement, le transport, les migrations, lâenseignement supĂ©rieur et la recherche. Voir CoustilliĂšre dir., Le 5+5 face au dĂ©fi du rĂ©veil arabe, Paris, LâHarmattan, 2012. [26] Nathalie Tocci, une des principales plumes de la StratĂ©gie globale de lâUE et Eduard Soler i lecha, justifient la difficultĂ© de la tĂąche car elle aura Ă assumer une transition vers lâinconnu » et que lâUE nâa pas le pouvoir de dĂ©terminer lâordre rĂ©gional ». Câest le nĆud du problĂšme qui est dramatiquement exposĂ© par ces auteurs, le constat de lâimpuissance. Implications of the EU Global Strategy for the Middle East and North Africa », MENARA Futures Notes, n° 1, juillet 2016, p. 4, disponible sur . [27] Voir E. Lannon dir., The European Neighbourhood Policyâs Challenges/Les dĂ©fis de la politique europĂ©enne de voisinage, op. cit. [28] Daguzan, La fin de la MĂ©diterranĂ©e ? ConsĂ©quence des rĂ©volutions arabes », op. cit.
Emmanuel Macron veut une présidence française utile avec pour mot d'ordre la souveraineté", a expliqué jeudi 9 décembre sur franceinfo Stéphane